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C’est entre le lac Tanganyika jusqu’au lac Mweru à l’est et entre les riières Sankuru et Lubilash à l’ouset que s’étendent les terres qui, depuis le XVIème siècle et jusqu’à la fin du XIXème siècle, furent conquises par les grands chefs luba, dont la légende fit des héros, voire des dieux.
Longtemps les arts plastiques Luba, et surtout la sculpture sur bois, ont été considérés comme formant un ensemble homogène, les variations de style s’estompant dans une approche générale qui ne retenait que le traitement arrondi des formes, le respect des proportions du corps humain, le souci de figurer les divers éléments de la parure, l’apparente recherche d’une expression psychologique.
Il est vrai que le matériel lié aux aspects prestigieux de la vie du chef et de ses fonctionnaires et celui vousé au culte des ancêtres royaux sont de nature à faire crorei à cette homogénéité. Pourtoant, si le second emprire Luba a su s’étendre, ce n’est pas sans avoir réussi à rassembler des populations fort disparates dont les caractères spécifiques ont pour certaines résisté plus ou moins au processus de lubalisation.
Telle est l’une des raisons de la variété stylistique qui présentent les arts de ces régions, l’art véritablement classique luba n’étant finalement que celui du Katanga central. [1]
[1] J. Delange, Arts et peuples de l’Afrique noire, p. 184