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Les Kongo sont des voisins des Téké du Congo.
Avec les arts Kongo, nous pénétrons dans l’univers des clous et des reliquaires. Ce sont les corps criblés de clous des figurines en bois ou leurs ventres cachés sous une gangue d’argile et de résine souvent couronnée d’un miroir qui ont retenu l’attention plus que la qualité spécifique du bois sculpté lui-même qui est souvent marquée par des ajouts de terre, d’étoffe ou d’autres matériaux.
Ce qui touche le plus dans l’art congo, c’est son naturalisme que rehausse très souvent un extraordinaire équipage magique. Art proche, à cet égard, de notre art moderne du collage et de l’assemblage. Mais si nos artistes cubistes, surréalistes ou autres mettaient ainsi délibérément en œuvre de nouveaux moyens d’expression, les sculpteurs congolais façonnèrent leurs figures innocemment selon les canons esthétiques et sociaux de l’art local (coiffure en couronne et à cimier transversal, barbe en tronc de cône aplati, scarifications tribales en forme de stries parallèles verticales sur les joues, position debout ou accroupie, mains sur les genoux) et indépendamment des arrangements ultérieurs, qui furent le fait soit du nganga (le médecin-magicien) soit du propriétaire de la stauteete destinée à agir sur les événements. [1]
[1] J. Delange, Arts et peuples de l’Afrique noire, p. 177